Abolition de la valeur locative : un cadeau empoisonné

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L’impossibilité de déduire les frais d’entretien de son logement ainsi que les coûts des travaux énergétiques est fiscalement pénalisante pour une grande partie des propriétaires. Mais, il n’y a pas que cela dans cette réforme ratée.

« Plus aucun intérêt passif ne sera déductible de sa feuille d’impôts à l’avenir », c’est en ces termes qu’Alexandre Faltin, président de la Commission fiscale de la Chambre genevoise immobilière et avocat, résume l’impact du texte de loi demandant l’abolition de la valeur locative.

Le 28 septembre, nous voterons sur la suppression de la valeur locative. Dans un entretien avec la Tribune de Genève, Alexandre Faltin rappelle que derrière ce changement en apparence technique, c’est toute l’architecture des déductions fiscales qui s’en trouve bouleversée. Car si les propriétaires perdront la possibilité de déduire les intérêts de leur hypothèque, la réforme concerne aussi directement les locataires endettés et de nombreux travailleurs indépendants ou entrepreneurs.

« En supprimant la valeur locative, on crée de nouvelles injustices et incohérences. »
— Alexandre Faltin, président de la Commission fiscale de la CGI, avocat fiscaliste et enseignant à l’Université de Genève.

Des hausses d’impôts en perspective

En clair, tous les citoyens ne pourront plus retrancher de leur revenu imposable les intérêts passifs liés à leurs dettes personnelles – qu’il s’agisse de crédits à la consommation, de prêts contractés pour financer des études, d’un divorce ou encore d’un rachat d’entreprise familiale. Résultat : pour certains ménages, l’addition fiscale pourrait grimper de plusieurs centaines de francs par an.

Ce projet soulève aussi des inquiétudes concernant l’avenir des PME, le financement par les employés de parts d’entreprise, et même le risque de voir le travail au noir encouragé par la fin des déductions pour travaux d’entretien.

Derrière un débat présenté comme immobilier, se cache donc une réforme fiscale aux conséquences multiples pour les propriétaires, mais aussi pour de nombreux locataires.

Retrouvez l’article complet sur le site de la Tribune de Genève : www.tdg.ch