Nous prenons acte de l’acceptation par le peuple de l’IN 180 « Pour plus de logements en coopérative ». La concrétisation de l’initiative sera complexe puisqu’en réalité il ne s’agit pas de logements coopératifs mais bien de logements LUP-coopératifs avec des contrôles de revenus et de taux d’occupation. Affublés de multiples contraintes, ces habitations sont non seulement très éloignées de l’idéal de la coopérative mais également des besoins en logements de la population.
Le Conseil d’Etat devra prendre en compte les déclarations insistantes des initiants indiquant que ce n’est que sporadiquement que la préemption pourrait être appliquée par les communes et l’Etat, tandis que l’expropriation est une ultima ratio dont l’usage devrait être réservé, en situation de pénurie, à lever un blocage qui empêcherait la construction de logements d’utilité publique (LUP) destinés aux personnes dont les revenus sont modestes.
Les logements LUP-coopératifs de l’IN 180 ne correspondent aux besoins que d’une petite partie de la population, notamment en raison de la contradiction qu’ils portent entre l’obligation d’être réservés aux personnes à faibles revenus et la nécessité de verser des parts sociales de plusieurs dizaines de milliers de francs à l’entrée. Il serait donc dangereux de réorienter la politique du logement vers un type d’appartements qui ne correspond pas aux divers besoins de la population, alors que Genève connait la pénurie la plus sévère du pays (0,34% de logements vacants en juin 2025).
La lutte contre la pénurie de logements la plus marquée de Suisse doit être une priorité. La politique du logement mérite d’être reprise en main pour tenter de répondre aux besoins de l’ensemble de la population. Cela passera immanquablement par :
- Une meilleure planification des lieux où l’on peut bâtir ;
- Une concertation renforcée avec la population ;
- La réalisation de logements de tous types afin de répondre aux besoins de l’ensemble de la population.