La valeur locative a été supprimée par votation populaire le 28 septembre 2025. Que signifie cette abolition sur le plan fiscal ? Voici les réponses à vos principales questions sur les conséquences de ce vote.
Qui est concerné ?
Le propriétaire occupant lui-même sa résidence principale ou secondaire, ou celui qui fournit un logement à un tiers sans demander de loyer. Celui qui loue son bien n’est pas impacté.
Quand l’abolition sera-t-elle effective ?
Pas avant l’exercice fiscal 2028. Le Conseil fédéral entend laisser le temps aux Cantons qui le souhaitent de mettre en place un nouvel impôt sur les résidences secondaires.
Qu’implique la suppression de la valeur locative ?
Une fois l’abolition entrée en vigueur, les propriétaires concernés ne pourront plus déduire de leur revenu imposable les frais d’entretien ou de rénovation énergétique, ni les intérêts hypothécaires.
Rénovations énergétiques : panneaux photovoltaïques ou isolation – cela ne sera plus déductible dans le cadre de l’impôt fédéral. Les cantons ont la faculté de maintenir ces déductions pour leurs impôts cantonaux jusqu’en 2050. Cela devrait être le cas de Genève, même si les contours de cette disposition ne sont pas encore définis. Les subventions resteront disponibles, mais seront toujours ajoutées au revenu imposable.
Intérêts passifs : la déductibilité des intérêts hypothécaires et des intérêts des autres crédits sera réduite drastiquement – le propriétaire qui ne possède qu’un bien à usage propre ne pourra plus rien déduire. Les intérêts passifs ne resteront déductibles que pour le propriétaire mettant un bien en location, à concurrence du ratio entre la fortune immobilière louée en Suisse et la fortune brute du contribuable (comprenant la valeur de son propre logement). Il n’y aura ainsi plus d’automatisme de déduction et la situation devra être recalculée chaque année.
Primo-acquéreurs : eux seuls pourront déduire les intérêts hypothécaires, pour une période de 10 ans, avec un plafonnement à CHF 5000 par an (10’000 pour les couples mariés) et un calcul dégressif de 10% par an à compter de la date d’acquisition. Ainsi, si la réforme s’applique dès 2028, ceux qui ont acquis leur logement en 2025 ne pourront déduire ces intérêts que pendant 7 ans.
3 QUESTIONS – 3 RÉPONSES
Y aura-t-il une nouvelle taxe sur les résidences secondaires à Genève ?
La loi le permet. À ce stade, aucune décision n’a été prise par les autorités genevoises.
Faut-il rembourser ma dette ?
Amortir votre dette demande un examen global de votre situation patrimoniale, à commencer par le besoin de liquidités, les questions de succession et le revenu escompté pour la retraite.
Diminuer votre dette sans procéder à ce type d’examen est délicat : le faire via un capital placé en assurance-vie ou des avoirs de prévoyance revient à majorer l’imposition sur la fortune (qui à Genève est déjà la plus haute du pays), alors que le faire en utilisant vos avoirs bancaires ne change pas le niveau de la fortune imposable. Les conseils d’un expert s’imposent.
Quelle stratégie adopter pour optimiser ma fiscalité avant l’entrée en vigueur de l’abolition ?
Amortissement immédiat ou ultérieur de la dette, transfert de certains biens à une société immobilière, planification anticipée de travaux… De nombreux choix sont possibles mais dépendent de votre situation personnelle. Même si l’entrée en vigueur est annoncée en 2028, il convient d’anticiper les changements à venir en :
• Réalisant, si besoin, vos travaux de rénovation ou d’entretien d’ampleur d’ici à 2028.
• Évaluant l’intérêt de conserver une dette hypothécaire ou de l’amortir. Plusieurs stratégies s’offrent à vous selon votre situation.
• Consultant votre fiscaliste pour étudier et ajuster votre situation patrimoniale et successorale.
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