Communiqué de presse – L’IN de l’ASLOCA est refusée. Qu’en est-il à Genève ?

Campagnes

L’initiative de l’ASLOCA a été refusée. Nous en prenons acte et saluons cette issue. Cette initiative était inopportune.

A Genève, l’initiative a été acceptée dans le contexte particulier d’une pénurie de logements qui sévit encore avec un taux de vacance de 0,54% (juillet 2019). Pourtant, nous estimons que la réalisation de logements par des maîtres d’ouvrage d’utilité publique (fondations immobilières de droit public, caisses de pensions de l’Etat, fondations communales, coopératives) est de l’ordre de 20 % par année, alors que l’initiative demandait 10 %.

Selon les chiffres de l’Office cantonal de la statistique (OCSTAT) 2’682 logements neufs ont été construits en 2018. C’est la première fois que le seuil de 2’500 est dépassé depuis ces 25 dernières années, alors que la moyenne s’établissait autour de 1’200 au milieu des années 2000. Cette progression est due à l’accord sur le logement de 2006 signé entre les partenaires du logement et entré en vigueur en 2007.

Ce mécanisme, résultant d’un arbitrage entre les partenaires du logement, porte encore ses fruits. Fin 2018, 6’607 logements étaient en construction. Un record absolu.

Il est ici rappelé que le seul moyen de maintenir cet effort positif est de mettre à disposition de la population un plus grand nombre de logements et de promouvoir la qualité des réalisations et des quartiers. L’actualité démontre que l’Etat a été défaillant dans ce domaine ces dernières années. Pour obtenir l’adhésion de l’ensemble de la population à ces projets de construction, la situation doit impérativement être corrigée. A défaut, les oppositions se multiplieront à chaque projet et paralyseront le logement à Genève.

Un plus grand nombre de logements à disposition de la population genevoise devrait, en théorie, mieux répondre à la demande encore très forte. Notre crainte est toutefois importante de voir la classe moyenne genevoise être mal servie. En effet, les chiffres de l’OCSTAT montrent qu’en 2018, ce sont plus de 50% de logements subventionnés qui ont été réalisés en zone de développement qui concentre la production de logements.

La classe moyenne genevoise n’y trouve pas son compte. Il s’agit de mieux prendre en considération la volonté et la capacité avérée de la classe moyenne à devenir propriétaire d’appartements dont les prix, en zone de développement, sont, en moyenne, de moins de CHF 600’000.— pour un cinq pièces (et non de plus d’un million comme le prétendent faussement les détracteurs de la propriété) et dont la charge résidentielle est moins chère que le loyer moyen genevois.

La population genevoise accepte l’initiative pour davantage de logements abordables mais refuse les déclassements qui permettent de construire du logement.

La CGI demande au Conseil d’Etat de réunir autour d’une table les partenaires du logement, ce qui n’a pas été fait depuis longtemps.

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