REVUE DE PRESSE – Une étude démontre que ce sont plus de 600 millions de rénovations qui n’ont pas profités aux immeubles genevois en raison d’une législation inadaptée.
Dans la Tribune de Genève, Cyril Aellen revient sur la situation du logement à Genève et sur les effets de la LDTR qui péjore l’entretien du parc immobilier. Il regrette l’instrumentalisation de la pénurie de logements par les courants politiques roses-verts qui sont pourtant responsables du département du territoire depuis des décennies :
Genève s’enfonce dans une pénurie de logements désormais structurelle, avec à peine plus de trois appartements disponibles pour mille. Dans le même temps, une étude de l’Institut allemand de recherche économique de Berlin rappelle un fait simple: la loi sur les démolitions, transformations et rénovations de maisons d’habitation (LDTR) contribue à la dégradation progressive du parc immobilier. Ces dernières années, faute de perspectives de rendement sur les travaux d’amélioration et du confort des locataires, les propriétaires ont renoncé à investir à Genève plus de 600 millions de francs. Ce chiffre résume à lui seul l’impasse actuelle et l’ampleur du problème. La politique genevoise du logement, la plus contrôlée du pays, est un échec. Les locataires sont les premiers et plus grands perdants.
La réaction ne s’est pas fait attendre. Dans vos colonnes du 20 novembre, Christian Dandrès, conseiller national socialiste, s’exprime au nom de l’Asloca dans un texte d’une virulence disproportionnée mais, paradoxalement, presque attendue. Il ne s’agit plus ici de critique, mais de disqualification. Les auteurs de l’étude sont assimilés à des propagandistes, sans même que le fond de leurs constats ne soit véritablement discuté. Des affirmations répétitives proches de l’obsession, éloignée du pragmatisme et de l’intérêt des Genevois. Ce registre n’honore ni le débat public ni la fonction parlementaire. Les arguments de l’Asloca sont connus, constants, et surtout hermétiques à toute remise en question de la LDTR, élevée au rang de dogme. La violence de la réaction traduit moins une conviction solidement argumentée qu’une inquiétude: celle de voir enfin ce texte évoluer pour permettre l’entretien du parc immobilier. L’Asloca n’entend pas débattre. Elle entend imposer. Sa vision, profondément marquée par la doctrine socialiste, s’est depuis longtemps affranchie de la culture du compromis. Avec des représentants des locataires qui cèdent régulièrement à la surenchère, au soupçon systématique et aux raccourcis idéologiques, il devient difficile de produire des solutions durables.
Au fond, plus que le désaccord, c’est la posture qui pose problème. À Genève, l’incapacité à construire des compromis – pourtant au cœur du succès suisse – bloque toute évolution et prive la population de réponses pragmatiques. Cette même association qui, depuis des décennies, exerce une influence directe et assumée sur les magistrats chargés du logement, conduit une politique dont les résultats sont aujourd’hui parfaitement visibles.
La pénurie de logements s’étend désormais bien au-delà du canton. Il est temps, pour le pays, de sortir des postures et de reconstruire des compromis intelligents.
Cyril Aellen,
Avocat et conseiller national
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