REVUE DE PRESSE – « Il faut sortir de la logique de confrontation » — C’est l’appel lancé aujourd’hui par Christophe Aumeunier, secrétaire général de la CGI, dans La Tribune de Genève.
L’émission «Mise au point» de la RTS a diffusé le 30 novembre un reportage sur des congés donnés à des locataires en raison de travaux à réaliser dans les immeubles qu’ils habitent. On l’a bien vu, un congé donné, souvent après de nombreuses années de location, est objectivement et émotionnellement très douloureux. Les propriétaires en sont conscients et ce n’est évidemment pas de gaieté de cœur qu’ils procèdent ainsi, dans les rares cas où ils ne peuvent pas faire autrement. C’est pour ces raisons que les propriétaires genevois recourent à cette solution en tout dernier ressort.
Il est faux de laisser penser, comme le reportage semble le soutenir et comme des représentants de l’Asloca l’assènent, que c’est la norme et que ce sont des centaines de congés qui seraient donnés pour réaliser des travaux. Maintenir les locataires en place, dans toute la mesure du possible, est ce qui est fait au quotidien à Genève. Même si cela n’empêche pas les représentants de l’Asloca de jouer un perfide double jeu: ils découragent les propriétaires, sans concession, en tentant d’imposer des solutions techniques inadéquates et des horaires de chantier incompatibles, en mettant de l’huile sur le feu au lieu de concilier les positions et, bien sûr, en sollicitant des baisses de loyers exorbitantes.
Ainsi, et malgré ces regrettables difficultés, un propriétaire peut procéder à certains travaux avec la compréhension et la coopération des locataires. Il peut s’agir de l’isolation périphérique de l’immeuble, qui comprend généralement le changement des huisseries de fenêtres, l’apport d’isolation extérieure, le crépi et, enfin, l’isolation de la toiture. Des solutions sont aussi trouvées pour des réfections intérieures de cuisines ou de salles de bains: cela devient, évidemment, plus délicat et les gênes occasionnées sont d’autant plus lourdes avec l’acceptation d’installations de fortune ou une rocade temporaire d’appartement. Plus les interventions impactent les logements et plus les risques de retard de chantier sont importants pour le locataire et le propriétaire. Il s’agit ici de bien avoir à l’esprit que malgré les précautions, repérages et autres sondages, il est courant que les rénovations apportent leur lot de surprises techniques, qui sont rarement favorables.
Mon propos est ici d’affirmer que l’impression caricaturale d’une volonté de résilier les baux n’est pas exacte. La situation est en réalité bien plus complexe que la manière dont les représentants de l’Asloca se plaisent à la décrire. Leur position, arc-boutée sur l’opposition à tous crins aux propriétaires, mène à des retards généralisés dans les rénovations. Finalement, c’est bien le confort des locataires qui en est affecté. Dans un parc immobilier qui doit être entretenu pour en favoriser la transition énergétique, il est souhaitable pour tous d’éviter les résiliations de baux et de collaborer de manière responsable. Chacun peut comprendre que les immeubles doivent être rénovés, ce qui demande des efforts communs, comme une expression du vivre-ensemble.
Christophe Aumeunier
Secrétaire général de la Chambre genevoise immobilière